Dj set /
Jeudi 13 juillet /
10 000 LIONS Inde
Uplift Corner /
« … et je ne veux pas un simple album dub ! ». Ainsi s’achevaient les dernières recommandations d’Harrison Stafford à Martin Nathan, après lui avoir confié les enregistrements originaux de l’un des albums reggae les plus envoutants de ces dernières décennies. Il s’agit là de « Hebron Gate », son chef-d’œuvre mais également celui des musiciens extraordinaires qui l’accompagnent alors. Dans l’idée de fêter le 20ème anniversaire de sa parution, le leader charismatique du groupe Groundation propose à Brain Damage de le revisiter entièrement. Il faut surprendre ! Une simple succession de remixes, de pistes re-masterisées ou de déclinaisons dub ne feront pas l’affaire. Bien entendu, les versions originales ne devront pas être seulement brièvement citées et l’ensemble devra être lisible et cohérent. Une seconde naissance. Féru de ce genre d’exercice à contraintes, le producteur français s’y attèle avec la minutie qu’on lui connait et se permet dans un premier temps de disséquer l’objet, d’en extraire et isoler chaque note. Grâce à ce travail colossal, toutes sortes de mouvements sont alors possibles : recompositions, changements d’harmonies, intégrations de chutes d’enregistrements, ajouts d’éléments extérieurs et nouveaux. L’inimitable style des californiens entremêlant le reggae et le jazz se dote ici d’une énergie différente, psychédélique, plus introspective, de prime abord résolument déroutante pour les fans mais rapidement captivante, pour eux comme pour les néophytes.
Sur scène, les choses prennent encore une autre dimension. Fort de ses 25 ans d’expérience aux commandes de ses machines, muni des bandes sonores qu’il a lui même ré-agencées, Martin Nathan propose des versions plus nerveuses, organiques et improvisées. À chaque représentation, sa réinvention du chef-d’œuvre donc, le tout ponctué par quelques désormais classiques de son répertoire.
Un live par essence hautement conseillé aux fans de Groundation pour un voyage du type « Alice au pays des merveilles », mais également taillé pour tout amateur de reggae, dub ou autres curiosités. Brain Damage sur la scène live du Dub Camp c’est en 2023 que cela arrive !
©Paul Bourdrel